Economiser l'eau et optimiser l'efficacité énergétique des installations d'eau potable
Catégories :
Energie, Ressource et qualité de l’eauSommaire du dossier
Fiche action Cit'ergie
REFERENCES AU CATALOGUE CIT'ERGIE
Domaine 3 : Services publics énergie, eau, déchets
Sous-domaine : 3.3. Gestion de l'eau, des espaces verts, des déchets du territoire
Mesure : 3.3.1.
Points (sur 500) : 6
Thématique : Eau
Secteur(s) réglementaire(s) : Industie branche énergie |
CONTEXTE ET ENJEUX
Deux problèmes préoccupent le monde : l’énergie et la disponibilité en eau.
L’eau potable, même lorsqu’elle est abondante, ne doit pas être gaspillée. Prélèvement dans le milieu naturel, traitement, distribution sont toujours affaire de pompages et génèrent donc une consommation d’énergie électrique pouvant aller jusqu’à 90% des coûts complets des moteurs sur leur durée de vie.
CONTEXTE REGLEMENTAIRE (Informations données à titre indicatif n'ayant pas de valeur légale)
- CGCT – art. L2224-7 et suivants (section 2 : Eau et assainissement) : compétences
- CGCT - art. L2224-5 et annexes V et VI : les rapports annuels des gestionnaires des services publics d'alimentation en eau potable doivent comporter des indicateurs de performances environnementales.
- Grenelle II - art.161 : Les collectivités compétentes doivent établir un inventaire consistant en un descriptif détaillé des ouvrages de transport et de distribution d’eau potable et comparer leur taux de perte en eau du réseau à un taux fixé pour le département, se traduisant en un projet de programme pluriannuel de travaux d’amélioration du réseau.
- Loi n°92-3 du 3 janvier 1992 sur l'eau, révisée par la loi n°2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les milieux aquatiques (LEMA)
REFERENTIEL D'ACTIONS
Légende de la nomenclature pour chaque action :
Niveau d’exigence/Complexité : C=Démarrer/Simple ; B=Consolider/Moyen ; A=Etre exemplaire/Complexe
= Action Qualité de l’air ; = Action d’adaptation au changement climatique
Niveau C | Définir la recherche de l'efficacité énergétique comme un objectif dans les contrats de DSP ou l'inscrire dans la stratégie de la régie - la recherche de l’efficacité énergétique est demandée dans les contrats de DSP ou inscrite dans la stratégie de la régie (une certification ISO 9001 et/ou 50001, etc. du service ou des installations est un plus). - les indices les plus importants ont été déterminés dans le cadre d'une analyse (par ex. : consommation d'énergie, rendements, indices linéaires de pertes, …) et des mesures d'amélioration de l'efficacité énergétique ont été proposées.
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Niveau C | Conseiller et former, de façon fréquente, les acteurs du secteur - dispenser des formations à destination des acteurs du secteur (séminaires de formation pour les installateurs sanitaires...) - coopération avec des associations spécialisées
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Niveau B | Mettre en œuvre des mesures concrètes visant l'amélioration et l'optimisation de l'efficacité énergétique des installations d'eau potable - le potentiel des sources situées en hauteur est complètement exploité - le potentiel de production d'électricité par turbinage (par ex. en remplacement des réducteurs de pression) est totalement exploité, dans la mesure où cela est économiquement raisonnable - les pompes à grande capacité ont un rendement élevé et fonctionnent dans des conditions hydrauliques adéquates ; la régulation se fait en fonction de la demande (par vitesse variable si approprié), les moteurs sont choisis de classe IE3 ou IE2 avec variation de vitesse (cf. Directive Européenne CE 640/2009). - les stations de traitement sont optimisées - une détection des fuites est effectuée (sectorisation, campagnes de détection, …) et un budget approprié pour les travaux courants de réparation de casses et un budget de renouvellement pluriannuel programmé est à disposition
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Niveau B | Mettre en place des mesures incitatives pour faire économiser l’eau aux usagers - l'utilisation économe de l'eau par les clients est définie dans les objectifs politiques du distributeur d'eau et sont explicitement intégrés dans la stratégie commerciale - utilisation de la facture comme moyen de sensibilisation : détails, année précédente, valeurs moyennes françaises d'un ménage, ... - tarifs linéaires ou tarification progressive (pas de rabais de quantité) - actions pour encourager les comportements et équipements économes en eau : robinets économes, douche plutôt que bain, usage rationnel du lave-vaisselle et de la machine à laver, ... - promotion de l'utilisation des eaux pluviales avec une attention particulière accordée à leur qualité (cf. action 3.3.3)
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Niveau B | Anticiper le renouvellement des installations Les tarifs appliqués couvrent les coûts à long terme. Ils permettent l'entretien ET le remplacement futur des installations et des réseaux selon leur état
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Niveau A | Suivre les consommations d’énergie et d’eau suite à la mise en œuvre des mesures L’effet des mesures est suivi par au moins 2 indicateurs, régulièrement utilisés pour appliquer des actions correctives et d’amélioration et témoignant d’une évolution positive (ex : consommation d’énergie spécifique, rendement de la distribution ou de l’ensemble du service, Indice linéaire de Pertes en réseau). L'analyse de l'évolution des données sur plusieurs années est préférable.
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INDICATEURS
Indicateurs prioritaires
- Consommation énergétique du système d'alimentation en eau potable (captage/traitement/distribution)
EXEMPLES DE BONNES PRATIQUES
Ville et Agglomération de Châtellerault : Efficacité du système d’alimentation en eau potable
La Ville de Châtellerault a transféré sa compétence « Alimentation en eau potable » au syndicat des eaux de la Vienne. Un partenariat avec ce syndicat permet de mener des actions de réduction des consommations d’énergie. Cela se traduit par : analyse régulière des ratios kWh/m3, renouvellement pluriannuel d’équipements en préventif, pompages équipés de variation de vitesse, choix privilégiés d’équipements dotés des meilleurs rendements lors du renouvellement de matériel.
Montmélian : Performance du réseau d’eau potable
Une clause en matière de réparation des fuites sur les réseaux d’eau potable a été intégrée au contrat passé avec le délégataire (objectif < 8m3/j/km). Ce dernier comprend également des pénalités en cas de non-respect. En conséquence, le réseau d’eau potable atteint un rendement de 90,6 %.
Fontaine : Programmation pluriannuelle des Investissements sur la distribution d’eau
La Régie de l’eau de Fontaine dispose d’une PPI pour la réparation des fuites, le renouvellement des canalisations et le remplacement des branchements en plomb. Le rendement est passé de 67 % en 2006 à 89 % en 2011.
Communauté Urbaine de Bordeaux : Amélioration continue des services publics de l’eau et de l’assainissement
Le rendement du réseau d'eau potable est de 81,3 % avec un objectif de 87 % pour 2020. Un volet maîtrise de l’énergie/GES/énergies renouvelables a été introduit dans les DSP 2012 eau et assainissement.
Communauté d'Agglomération Seine Eure : Tarification progressive de l’eau
Concernant l’eau potable, une tarification progressive a été instaurée en 2007, avec trois tranches de consommation (0-50 / 50-150 / >150 m3/an) pour inciter les consommateurs à réaliser des économies d’eau.
AUTRES RESSOURCES ET OUTILS
- Ressources sur les indicateurs de performance sur le site : www.eaudanslaville.fr
- Association scientifique et technique pour l'eau et l'environnement (ASTEE) : https://www.astee.org/
- Guide "L'élu, l'eau et la transition écologique", AMORCE, 2020